Ce dimanche, personne ne pensera à porter un pot de chrysanthèmes aux anciens CCAG. Personne n'ira cracher sur leur tombe non plus. Plutôt satisfaits des nouvelles moutures, les architectes regrettent toutefois l'absence d'un CCAG spécial maîtrise d'œuvre (lire notre invité du jeudi). Pas de messe en souvenir des actuels seuils européens, promis à la rubrique nécrologique le 1er janvier 2010, et remplacés par des paliers en forte baisse (lire notre info). Zombies « halloweenesques », les sous-critères risquent fort de provoquer des cauchemars pendant le week-end de la Toussaint : faut-il les publier ? Quelle information donner aux candidats ? (lire notre article). Chez les Celtes, la période symbolisait la fête des défunts, mais aussi le trépas de l'été et l'arrivée d'une nouvelle ère. La tradition est respectée : outre la publication du décret sur la métamorphose de la Commission consultative des marchés publics, désormais ouverte aux collectivités (lire notre info), l'hiver nous apportera, sous peu, l'entrée en vigueur du nouveau règlement européen des transports de voyageurs (lire notre article) et le décret d'application de la directive recours (lire notre dossier). Ne pas mentionner les variantes dans les avis de marchés supérieurs aux seuils, c'est signifier leur perte. Une pratique que ne recommande absolument pas Michel Crahès, professionnel averti, qui refuse de jouer le rôle de thanatopracteur (lire notre article). Mais en définitive, la seule chronique d'une mort annoncée qui compte, c'est celle de la commande publique circonscrite au juridico-juridique. Le conseil général de la Drôme l'a bien compris et a décidé, comme bien d'autres, de réfléchir à la fonction achat (lire notre article). Comme le croyait mordicus le poète James Russell Lowell, « il n'y a que les sots et les morts qui ne changent pas d'opinion. » Une belle épitaphe…

Jean-Marc Binot

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