La lettre d'achatpublic.info n°331

  • 23/09/2010
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Il y a deux siècles et des poussières, un 20 septembre, à l'ombre d'un moulin, une armée de gueux, de crève-la-faim, de traîne-savates et de va-nu-pieds, dépenaillés, vêtus d'uniformes disparates, ont, contre tout attente, sauvé la (future) République en chantant « vive la nation ». Pas grand-monde, cette semaine, s'est souvenu de Valmy. « Il y a des choses que l'on ne fête plus » m'a confié un ami, toujours un cran au-dessus. Cependant, à l'image de Kellermann haranguant ses cohortes le bicorne au bout d'un sabre, l'Etat veut galvaniser ses troupes pour rationaliser son parc auto. Le général Fillon fait donner l'artillerie, modèle Gribeauval : recours systématique à l'UGAP et externalisation de la gestion de la flotte (lire notre article). Même ardeur au musée du Louvre qui s'est lancé, baïonnette en avant, à l'assaut de la redoute constituée par les moyens d'impression (lire notre article). L'absence de calendrier d'exécution contractuel empêche d'opposer des manquements au titulaire et de pouvoir le sanctionner sur d'éventuels retards. Un vrai boulet, comme l'a constaté une petite commune (lire notre article). Certains auteurs ont laissé entendre que Valmy, victoire improbable, aurait été le résultat de tractations entre Danton et le duc de Brunswick. Au rayon commande publique, pas question de négociations secrètes. Une décision Tropic a sanctionné un MAPA simplement parce que le pouvoir adjudicateur n'avait pas précisé que le courriel serait utilisé pour négocier (lire notre article). Durant le combat, 20 000 coups de canon furent échangés sur le plateau champenois. Soit à peu près le nombre d'euros dépensés par l'hôpital de Sainte Anne - c'est fou ! - pour conduire un appel d'offres de médicaments. En mettant à nu une des principales dépenses cachées d'un marché, l'établissement, qui a mené l'enquête - une première dans le genre - risque de provoquer une vraie révolution en faveur du coût global d'acquisition (lire notre article). « D'aujourd'hui et de ce lieu date une ère nouvelle dans l'histoire de l'achat public», serait-on tenté de dire, en paraphrasant Goethe, témoin oculaire de la bataille. Bon allez, je tire un trait sur cet édito à l'odeur de poudre, sans queue ni tête, et surtout sans culotte. A la semaine prochaine.

Jean-Marc Binot

PS : si vous pensez que vous avez bien mérité de la patrie, participez aux 3èmes Trophées de la commande publique. Vous avez jusqu'au 4 octobre minuit pour déposer un dossier de candidature (voir le site).

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