Plus belle la commande publique (épisode 4/saison 1) - Au service commande publique de la mairie de Pichade-sur-Mer, l'ambiance est plutôt plombée. Dans les couloirs, on sifflote allègrement toute la gamme des Requiem. Et au Libera Me de Gabriel Fauré répond en écho le Dies Irae du grand Wolfgang Amadeus. « Alors, ça va donner quoi dimanche ? », questionne Joëlle Négaux, acheteuse au conseil général de Vésubie Inférieure, venue aux nouvelles. « On a une quadrangulaire ! Toutes les listes sont peu ou prou à égalité de voix. Alors te dire qui on aura comme maire… », répond d'une voix sépulcrale Jean-Aymar Desmapa. « En ce moment, le 25%, c'est à la mode. La preuve, c'est l'objectif de commandes que le gouvernement a fixé aux ministères en faveur des PME », s'esclaffe Jérôme Mouin-Dizant (lire notre article). « En tout cas, si l'opposition passe, je peux préparer un CCTP pour une urne… funéraire », pouffe Thomas Grehagré. « Je ne suis pas certaine que ce type de marché corresponde à la catégorie des affaires courantes définie par le Conseil d'Etat en janvier 2013, et aux seuls contrats autorisés à être conclus pendant la période électorale », coupe sèchement Anne-Marie Layat-Tolat Du Caude au sens de l'humour toujours aussi charpenté (lire notre article), « Vous feriez mieux de vous intéresser au pourvoi introduit par le département de Tarn-et-Garonne. Il sera peut-être l'occasion pour l'assemblée du contentieux du Conseil d'Etat d'ouvrir le recours Tropic aux tiers autres que les concurrents évincés » poursuit la juriste, surnommée « sœur sourire » par ses collègues. « Si le rapporteur a voté pour, pour l'instant, la décision reste en ballotage », objecte Ignace Beppehu (lire notre article). « Les directives ont été publiées ce matin (lire notre info). On aurait du les soumettre à référendum », suggère la responsable des contrats complexes, Monica Vefa, en train de lire le décryptage de Me Chevalier sur le sujet (lire notre invité du jeudi), « car je ne suis pas certaine que le partenariat d'innovation rafle la majorité des suffrages » (lire notre commentaire). Bon allez, nous arrivons au terme de cet édito. Je vous laisse pour faire mon devoir dans l'isoloir. A la semaine prochaine, peut-être...

Jean-Marc Binot