La lettre d’achatpublic.info n°502

  • 13/06/2014
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Vous n'allez pas me croire, mais je vous écris de Copacabana, dans un hôtel avec piscine et caipirinhas à volonté. J'ai réussi à convaincre mon patron - un vrai miracle - de m'inscrire à un colloque international intitulé « Contratos públicos e futebol, ele é realmente um relatório ? », qui se déroule en marge de la copa do mundo tout au long du mois de juin. Même si je rêvais surtout d'aller en pèlerinage à Botafogo, le club du mythique Garrincha, l'ange virevoltant aux jambes tordues, le seul capable à vous donner le tournis avec ses dribbles endiablés et ses feintes de corps enivrés de bossa nova, j'ai peaufiné mon argumentation. « On peut faire rayonner le contentieux hexagonal dans un cénacle international, il ne faut pas manquer cette occasion ! », ai-je avancé, en citant la dernière décision du Conseil d'Etat sur la possibilité offerte au pouvoir adjudicateur de ne pas exiger certains justificatifs lors de la remise des offres (lire notre article), ou l'analyse de l'avocat Alexandre Le Mière sur les risques de contractualisation de la phase précontractuelle (lire notre invité du jeudi). J'ai cherché l'ouverture : « ordre et progrès, c'est aussi un peu la devise des juristes de la commande publique… » avant d'enfoncer le clou avec le risque pénal typique de chez nous : un maire a écopé d'une amende de 2000 euros pour avoir favorisé une entreprise locale (lire notre article). Comme son visage restait totalement impassible, j'ai sorti ma botte secrète. « Et surtout, on va offrir une vitrine mondiale aux initiatives de nos lecteurs… ». Par exemple le contrat unique, à la fois acte d'engagement, candidature, cahier des clauses ou encore BPU, mis au point par l'Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (lire notre article). Ou encore le tableur imaginé par la direction centrale du service de santé des armées pour automatiser l'emploi des clauses et des critères de développement durable, avec en ligne de mire un sacré objectif : 50% de ses marchés impactés en 2015 (lire notre article). « Ok », a-t-il répondu, signifiant mon départ immédiat au pays des cariocas. Bon allez, je vous laisse. TV Globo repasse le chef d'œuvre de Terry Gilliam. There's one thing I'm certain of...Return, I will, to old Brazil. A la semaine prochaine, peut-être...

João Marco Binot