La lettre d'achatpublic.info n°400

  • 24/02/2012
partager :

Nous sommes en 2012 après Jésus-Christ. Toute la Gaule est sous la férule des directives impériales, dont la nouvelle mouture divise Goths, Bretons, Vikings et Ibères (lire notre article). Toute ? Non ! Un village peuplé d'irréductibles pouvoirs adjudicateurs résiste encore et toujours à l'envahisseur et aux garnisons des camps retranchés de Mapaorum, Lotdanum, Céhaossenquorum, Montanmaximum et Achteuréconum. Juché sur un bouclier arverne, son chef, Commandpublix, dépité, observe, une cervoise tiède à la main, la zizanie qui règne dans sa communauté. Devant l’échoppe du mareyeur, on se bastonne à coup de menhir. « C’est à cause du poisson pas frais ? », lui demande Systemedacquisitiondynamix. « Non, ils s’étripent en attendant la décision du Conseil d’Etat à Lutèce, au sujet d’un appel d’offres dans lequel les variantes étaient interdites. Mais le soumissionnaire a proposé plusieurs solutions. Le rapporteur public estime que son offre est irrégulière » (lire notre article). Près de la taverne, la querelle fait rage : faut-il ou non un accusé de réception lorsqu'on informe, par courriel, les candidats d’une modification du DCE ? Oui, soutient mordicus Réponsélectronix, arguant d’une décision de 2010 du TA de la tribu des Tectosages. Non, défend Borderodeprix brandissant une décision du début d’année, prononcée par le tribunal de Civitas Pictaviensis (lire notre article). A trois pieds et une coudée de là, Avidappelpublix tente de convaincre son entourage : « nul besoin d’être devin pour comprendre comment l’hôpital de Valentinianus a réussi à économiser 90 000 sesterces par an en louant tous ses chars, plutôt que de les acheter et de les réparer » (lire notre article). Mais il a du mal à se faire entendre car plusieurs artisans manifestent devant la hutte du druide, pour protester contre le choix de Burdigala de construire la « cité municipale » sous forme de PPP. Chez eux, c’est une idée fixe. « On n’a pas attendu la législation sur les contrats de partenariat pour construire des bureaux ! », scandent-ils, prêts à tailler le contrat à coup de serpe (lire notre info). Au centre du hameau, un avocat, irrité par la décision de la cour d’appel de Duacum censurant le recours à l’article 53-I-1, est venu exprès de Septimanie haranguer la foule. Sa catilinaire est sans appel : cette solution est « hors du temps et hors du droit » (lire notre invité du jeudi). Ça barde aussi pour le poète musicien, prêt à pousser la chansonnette. Le forgeron a transformé sa lyre en compression à la César. L’aède regrette amèrement de ne pas avoir lu notre enquête sur les marchés d’assurances tous risques (lire le sourcing). Bon allez, je commence à avoir bonne mine, c’est le terminus de cette gauloiserie goscinnesque imaginée pour fêter le numéro 400 de notre newsletter. Par Toutatis, de toute façon, c’est l’heure du festin, le sanglier rôti n’attend pas. A la semaine prochaine, si le ciel n’est pas tombé sur nos têtes.


Jean-Marc Binot

Lire la newsletter...