
La lettre d'achatpublic.info n°431
J'ai mal au crâne et des cernes sous les yeux : il a fallu couvrir, cette nuit, le suspense insoutenable et surtout interminable de l'élection du président de l'Union des marchés publics (UMP). D'un côté, M.Pécault, ambitieux champion du camp des juristes et de l'autre M. Foillin, sourcilleux leader des économistes. Lorsque le Cacao (conclave des commissions d'appels d'offres) a annoncé, à l'aube, les résultats - à peine une vingtaine de voix d'avance pour le premier - les partisans du second ont compris qu'ils étaient chocolat et le charivari a commencé. On s'est échangé coups et horions dans un vacarme indescriptible. De part et d'autre, les noms d'oiseaux ont volé bas : « mercantis ! », « talibans du Code ! », « benchmarkeurs primaires ! », « coincés du droit ! ». « Vous ignorez tout des modalités de la publicité Tropic dans les MAPA », a rugi un pécaultiste, ivre de colère (lire notre article). « Et toi, sais-tu au moins lancer un plan d'action achats ? », a riposté aussi sec un foillinniste en brandissant le poing (lire notre article). « Apprenez à lire les décisions du Conseil d'Etat ! », ont éructé les juristes en agitant les analyses d'Alain Ménéménis (lire la chronique). « Orléans, Orléans, Orléans », ont entonné en chœur les économistes, allusion au plan de performance démarré par la cité du Loiret pour réduire les dépenses sans perdre de qualité (lire notre article). « Vous êtes obsédés par les gains mais vous ignorez que résilier irrégulièrement un marché, ça peut coûter trois millions d'euros ! », a-t-on hurlé côté Pécault (lire notre article). La foire d'empoigne est repartie de plus belle lorsque la sous-traitance des marchés de prestations juridiques a été évoquée, entre les tenants de la déontologie (lire notre article) et les partisans de la souplesse (lire notre article). Dans le tohu-bohu, j'ai décidé de faire un break et de feuilleter le guide de la commande publique de maîtrise d'œuvre revisité par le conseil national des architectes (lire notre invité du jeudi). Quand le jour s'est levé, on a appris que les suffrages des acheteurs de Terre Adélie et de l'île de Clipperton avaient été malencontreusement oubliés. Il faut recompter, ont exigé les uns. Vous avez accepté le résultat du Cacao, il faut appliquer la réglementation, ont argué les autres. Je me suis dit que le Parlement européen était bien plus sage. Faute de consensus au sujet du projet de directive marchés, il a jugé pertinent de reporter le vote en janvier prochain (lire notre info). Lassé de ce capharnaüm funeste pour la commande publique, je suis allé me coucher. Comme le disait Francis Blanche, il ne faut pas parler de concorde dans la maison d'un imbécile pendu. A la semaine prochaine, peut-être...
Jean-Marc Binot
Jean-Marc Binot


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