Qui déraille ? Le syndicat Vélib’Métropole ou alors l’entreprise JCDecaux qui considère que la procédure a été impartiale et que son concurrent, la PME Smoove, a fait du dumping social ? Si les juges du TA de Paris pensaient profiter du pont du 1er mai en partant de bon matin avec quelques bons copains - Fernand, Firmin, Francis et Sébastien - histoire de se dérouiller les mollets et de courser la pétulante Paulette à bicyclette, c’est râpé. De toute façon, faire du vélo dans la campagne en empruntant des chemins de traverse, c’est risquer une mauvaise chute, se péter le xiphoïde ou choper une béquille. Réuni en formation collégiale pour l’occasion, le tribunal administratif de Paris va donc plancher afin de trancher un contentieux qui fait beaucoup de bruit (lire notre article). Pas question non plus pour les acheteurs de batifoler le nez au vent sur leurs bécanes, au risque de perdre les pédales. Il faut dire que le JO publie des textes à la chaîne : l’ordonnance relative aux propriétés publiques qui impose une publicité et une mise en concurrence pour certaines occupations du domaine public, dès lors que leur utilisation est indispensable pour développer une activité économique (lire notre article), l’arrêté sur le profil d’acheteur (lire notre article), sans oublier celui sur les données essentielles des marchés (lire notre article). Les praticiens ont donc tout intérêt à garder le nez dans le guidon d’autant qu’on leur sert des jurisprudences sur un plateau : un arrêt du Conseil d’Etat clarifiant la situation des sous-traitants concernant le droit au paiement direct (lire notre article) et une ordonnance - loin d’être bidon - au sujet de l’erreur manifeste d’appréciation et l’offre anormalement basse, commentée par l’avocat Antoine Woimant qui en connaît un rayon (lire notre article). Tout cela n’empêche pas Anaïs Rosalie-Chrétien, venue du privé, chargée de mutualiser les marchés et de créer un service achat communautaire dans une agglo, d’affirmer que travailler avec l’argent public est encore plus motivant pour bien acheter (lire notre article). Bon allez, avant de mettre un point final à cet ysopet, j’ai un petit pincement au cœur en songeant à un camarade de longue date qui ne sera plus là pour évoquer le vol de sa collection de mignonnettes ou goualer ses chansons apprises au lycée militaire et, par ricochet, à la Baronne désormais un peu orpheline. A la semaine prochaine peut-être.

Jean-Marc Binot