Plus belle la commande publique saison 4/épisode 4

  • 21/07/2017
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« Treize milliards d’euros d’économies à trouver pour les collectivités locales. Peuchère, Jupiter, ça se voit qu’il navigue dans la stratosphère. Ou alors il est dans la Lune ». A la cantine de Pichade-sur-Mer, les conversations vont bon train sur les injonctions élyséennes de serrage de ceinture. « Ras-le-bol ! Faut toujours en faire plus avec moins. Les parents d’élèves ont menacé de séquestrer le maire si on continuait à réchauffer les aliments des gamins dans des barquettes en plastique à cause des perturbateurs endocriniens. En plus, maintenant, il leur faut du bio, du commerce équitable, du circuit court…Tout ça va coûter une blinde », se lamente René Gaussy, pilier historique de la direction de la commande publique. « T’exagères toujours. A Strasbourg, ils vont passer à l’inox pour quelques centimes de plus (lire notre article) », contredit Bruno Desclozes. « En tout cas, la DSI a refusé de me remplacer mon ordinateur : priorité aux applis capables de lire les maquettes numériques des BIM (lire notre article). Ma bécane est pourtant usée jusqu’à la corde. Comme on ne distingue plus la moitié des lettres du clavier, j’ai du mal. La dernière fois, les élus de la CAO n’ont rien compris à mon rapport d’analyse des offres », témoigne Léopold Kriter-Mahlpondairez. « Heureusement qu’on n’a pas à payer les sous-traitants dont on ignorait l’existence, ça serait le pompon (lire notre article) », glisse Anne-Marie Layat-Tolat Du Caude, la juriste du service. « Plutôt que de tailler à la hache dans les dépenses, on pourrait essayer de trouver de l’argent, par exemple en faisant grimper les pénalités. Un petit dépassement de délai, et hop, c’est dans la poche (lire notre article) », suggère Thomas Gréhagré. Bon allez, je vous laisse tranquille. Pas mal d’entre vous vont être obligés de faire du sourcing pour trouver un cadre 50x70, de préférence pas cher, susceptible d’accueillir la photo officielle de notre Président bien-aimé. A la semaine prochaine, peut-être.

Jean-Marc Binot