La vie après les Trophées de la commande publique (1/3) : pourquoi les lauréats se sont, un jour, lancés

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Qu’est-ce qui a changé dans la vie des acheteurs récompensés par un Trophée de la Commande Publique ? Achats exemplaires, innovants, performants, durables ou responsables, autant de Trophées qui sont partis aux quatre coins de l’hexagone dont chacun sait qu’il en compte deux de plus. Mais ne chipotons pas, car les membres du jury des dernières éditions ne l’ont pas fait non plus. Découvrez avec nous qui sont ces acheteurs extra ordinaires. Ils vous disent dans la Saison I de cette saga pourquoi "ils y sont allés".

Les Trophées de la commande publique (TCP), organisés en partenariat entre le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et achatpublic.com, ont pour vocation de récompenser les candidats qui cherchent à améliorer l’efficacité de leurs politiques achat durable. Et se fixent pour objectif, au regard de la recherche de l’offre économiquement la plus avantageuse et de la mise en place d’une organisation plus performante, une meilleure utilisation de la commande publique à des fins sociales et environnementales.
Mais qu’est-ce qui a un jour poussé les Lauréats à présenter un dossier aux « TCP » ?

"L’idée, c’est de partager une belle réalisation"


Commençons par François Zanatta, qui était l’an dernier adjoint à la déléguée interrégionale des services pénitentiaires de Lille, chef du département des achats et de l’exécution budgétaire et comptable. Avec deux référents de la délégation interrégionale, il a permis au ministère de la Justice de décrocher en 2022 un Trophée “Clause sociale” avec un beau marché réinsertion des détenus, créant une boulangerie à la maison d’arrêt de Douai.
« Les services du responsable ministériel des achats du ministère de la Justice connaissaient déjà les Trophées, alors lorsqu’ils ont su que nous montions ce projet d’achat d’insertion, ils m’ont proposé de candidater, dit-il ; candidater demande un effort de pédagogie, notamment sur le sens final de notre action : en matière d’insertion, il est intéressant justement d’insister sur l’utilité du support au profit des personnes détenues plutôt que sur la technique juridique suivie ».

Si je pense que j’ai un dossier qui peut mériter un Trophée je tente l’aventure, l’idée c’est de partager une belle réalisation


Non loin de là, dans le même département, Jean-Christophe Caroulle connaît quant à lui les Trophées depuis tellement longtemps qu’il ne sait même plus de quand ça date : « Je connais, bien sûr, mais sans que je puisse dire avec précision depuis quand et comment j’en ai eu connaissance pour la première fois », convient le chef du service Stratégie, Performance et Programmation de la communauté urbaine et de la ville de Dunkerque. En tout cas qu’était il y a au moins sept ans : « La communauté urbaine déposé son premier dossier en 2016, dit-il, et c’est à la troisième tentative, en 2021, que nous avons été récompensés avec le Trophée Achat public durable ». Trois tentatives ? « Si je pense que j’ai un dossier qui peut mériter un Trophée je tente l’aventure ; l’idée, c’est de partager une belle réalisation. »


Échanges entre acheteurs


Les candidatures proviennent souvent d’échanges entre acheteurs, comme cela a été le cas à Annecy qui a gagné en 2022 un Trophée “Coup de Cœur” pour la mise en valeur des matériaux sur le principe de l’upcycling : « Je connais les Trophées depuis quelques années, confie Nathalie Coudière-Sault, coordinatrice des achats du Grand Annecy, ils ont une renommée au niveau national, et dans le cadre de mes missions j'avais pu échanger avec un ancien lauréat ».
Donner une nouvelle vie plus “haut de gamme” à un objet le plus souvent très éloigné de son utilisation initiale était la démarche poursuivie par le service du Grand Annecy qui lançait ce marché : « J’ai senti que ce dossier ambitieux était susceptible de recevoir un prix. En effet, nous avions osé aller assez loin en matière d'économie circulaire, et pour challenger les équipes, quoi de mieux que de candidater à un prix prestigieux ! ».


Pratiquement la même réflexion que celle conduite par Aix-Marseille Provence Métropole qui a reçu en 2022 le Trophée “Achat responsable”. « Nous avons découvert le concours il y a plusieurs années sur le site achatpublic.info auquel nous sommes abonnés, les Trophées sont un événement que nous connaissions donc depuis longtemps et auquel nous avions vraiment envie de participer, confie Maya Ribault, chef de projet Spaser, j’ai apprécié la restitution des précédentes éditions et nous avons bénéficié du retour d’expérience des anciens lauréats en nous disant “pourquoi pas nous ?” ».
Elle candidate dans le cadre de la politique d’achats responsables de la métropole : « Cette catégorie me semblait parfaitement adaptée à notre projet et à notre dynamique, je n’ai pas mis longtemps à les convaincre, leur enthousiasme et leur confiance ont été des moteurs pour nous lancer ».


Des démarches collectives


Directeur des Achats et de la Commande Publique de Bordeaux Métropole, Nicolas Cros est également membre du groupe de travail achat public de France Urbaine. Il est ce que l’on pourrait appeler un “vieux routard de la commande publique” et c’est bien pour cela qu’il connait les Trophées depuis leur création : « La Communauté Urbaine de Bordeaux avait déjà pu remporter une édition il y a une dizaine d’années, dit-il, et nous suivions les résultats chaque année pour connaître les actions remarquables menées par les différents acheteurs et voir pour s’en inspirer. Nous avons décidé collectivement de nous lancer sur 2022 car nous estimions avoir plusieurs projets intéressants à présenter, notamment dans le cadre des actions menées au titre de notre deuxième Spaser ». Il avait hésité en 2021 : « Nous voulions y aller, nous ne l’avions finalement pas fait par manque de temps, reconnait-il, nous ne souhaitions pas remettre un dossier “bâclé” ». Bonne pioche en 2022 avec le Trophée “achat exemplaire”.

Nous suivions les résultats chaque année pour connaître les actions remarquables menées par les différents acheteurs et voir pour s’en inspirer


En 2021, à Arles, Christelle Armandi a fait une entrée fracassante dans le club très fermé des lauréats avec un Trophée “Coup de cœur” pour le compte de la Communauté d’Agglomération Arles Crau Camargue Montagnette dont elle est chef du service de la commande publique. Tout comme Maya Ribault, à Marseille, l’Arlésienne a connu les Trophées par le site achatpublic.info : « Nous y sommes abonnés, dit-elle, mais c’est aussi par mon réseau qui échange chaque année sur les Trophées ».
Pourquoi donc avoir attendu l’édition 2021 pour y aller ? « C’est surtout le service emploi de mon établissement qui m’a convaincu de déposer un dossier pour un marché d’insertion avec comme support d’activité la collecte des objets encombrants en mode de déplacement doux ». Monté par une petit
e équipe enthousiaste, le dossier arlésien avait séduit le jury qui lui avait décerné un Trophée “Coup de cœur” !



Dans la "Saison II", découvrez comment les Trophées ont modifié le quotidien des lauréats..

  • Retrouvez la retransmission de la cérémonie de remise des Trophées de la commande publique 2022 et tous les articles dédiés sur  le site www.tropheescommandepublique.com