La lettre d'achatpublic.info n°342

  • 10/12/2010
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Un acheteur me confessait récemment, sur le ton de la confidence, qu'il aspirait au calme. Fuir la fureur et le bruit... Pas jusqu'à devenir un moine gyrovague, non. Plutôt méditer dans une cellule troglodyte, tel Néophyte le Reclus, ou dans une communauté contemplative. Les anachorètes ont en effet la réputation d'être sages, et les cénobites tranquilles. Il faut dire que le pauvre avait été secoué en écoutant les nouvelles dès matines. Il y avait d'abord eu cette personne publique, le diable chevillé au corps, qui avait joué au plus malin en signant le contrat alors qu'un référé précontractuel avait été déposé. Montant (salé) de la pénitence : 60 000 euros (lire notre article). Puis ce MAPA proprement tonsuré au motif que la négociation, prévue dans le RC, n'avait pas eu lieu. A l'instar de Frère Jacques, le pouvoir adjudicateur s'était aussi fait sonner les cloches parce qu'il n'avait pas détecté une offre anormalement basse (lire notre commentaire du mois). Et que dire de cet autre marché adapté signé le même jour que l'envoi des lettres de rejet, sans que le juge y trouve à redire. Si le droit était sauf, la morale l'était un peu moins (lire notre article). La litanie continuait. Patrie de Saint Colomban, l'Irlande avait été épinglée - comme un novice - par la CJUE pour avoir oublié que les marchés de l'article 30 bénéficient d'une liberté surveillée. Et l'île n'avait pas rempli son office en modifiant la pondération des critères après un premier examen des offres (lire la chronique). Mais ce qui l'avait crucifié, c'était la fin annoncée des tarifs réglementés de l'électricité (lire notre article). A l'écouter religieusement, j'ai compris son voeu d'être cloîtré. Ni le CCAG prestations intellectuelles imaginé par la MIQCP, lectio divina de la maîtrise d'œuvre (lire notre article), ni la fin de la saga Jean Bouin (lire notre invité du jeudi), ni les MAPA décentralisés de l'Isère (lire notre article) ne lui ont redonné le goût d'avoir voix au chapitre. Sacristi, il est temps de faire une croix sur cet édito pontifiant car je sens que je ne l'emporterai pas au paradis. A la semaine prochaine.

Jean-Marc Binot (retiré dans son scriptorium)

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