La lettre d'achatpublic.info n°348

  • 26/01/2011
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Si d'aventure Bruce Springsteen perdait l'inspiration, le goût des ballades dans les rues de Philadelphie ou des road songs sur les laissés-pour-compte de la Rust Belt, je lui glisserai à l'oreille le fabuleux destin des cols blancs de la commande publique, de vrais born to run, écartelés entre la massification et l'allotissement, l'égalité de traitement et le localisme, condamnés à errer dans le jungleland réglementaire et jurisprudentiel. Une sorte d'endroit sans retour où l'on croise le fantôme de Tom Joad. Si, contrairement au héros malheureux de Steinbeck, l'acheteur public possède une maison et du travail, il ne connaît, lui aussi, ni paix, ni repos. Appliquer les textes, c'est souvent dancing in the dark. Il suffit de lire le compte-rendu de notre dernier chat sur les côtés obscurs du Code pour s'en convaincre (lire la compilation). Point de journée sans abîme de perplexité. Est-il possible de négocier avec les offres inacceptables dans les MAPA ? (lire notre info). Que se passe-t-il si un candidat, qui ne peut pas isoler une part d'activité de son CA, ne remplit pas la rubrique D1 du nouveau DC2 ? (lire notre article). Pour couronner le tout, les textes s'accumulent. La loi NOME et la fin des tarifs réglementés pourraient alimenter, en triphasé, les raisins de la colère (lire notre article). Vu les prix annoncés, plus question pour notre rocker de brancher sa Fender Esquire sur un ampli ! L'Europe nous promet aussi un projet législatif sur les concessions de service au printemps (lire notre article). En verve, la Commission a choisi de rouvrir la boîte de Pandore avec un livre vert sur la révision des directives marchés. Aucun sujet ne sera écarté, assure Bruxelles qui fera des propositions dès l'année prochaine (lire notre article). De temps en temps, il y a des glory days qui vous ragaillardissent mieux qu'un solo de sax de Clarence Clemons. La preuve : il devient compliqué, en référé précontractuel, d'envoyer un marché dormir sous les ponts. Sauf à vraiment prouver que les manquements de l'administration ont affecté le classement final et empêché le requérant d'être attributaire (lire notre article). Bon allez, j'abrège mon riff et cet édito contestataire, à la mode Woody Guthrie. De toute façon, comme le chante le Boss, le seul, le vrai, celui originaire du New Jersey, on est tous lost in the flood, perdus dans le déluge. A la semaine prochaine..

Jean-Marc Binot (no surrender)

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